Terre saine
En 2007, la région Poitou-Charentes a adopté un Plan Régional de Réduction des Pesticides dans le but de protéger la santé et de préserver les ressources naturelles et la biodiversité. Dans ce cadre, une Charte « Terre saine » a été créée pour encourager les communes et établissements publics à réduire leur utilisation de pesticides. Actuellement, 161 communes ont adhéré au projet.
Pollinisateurs pour l'alimentation
Suite à la prise de conscience mondiale des services rendus par la pollinisation et des menaces pesant sur les pollinisateurs, la Convention des Nations Unis a lancé, en 2000, l’Initiative Internationale pour la conservation et l’utilisation durable des pollinisateurs. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) coordonne le plan d’action mondial qui vise à améliorer les connaissances sur la pollinisation et à encourager les bonnes pratiques agricoles pour la conservation et la gestion les pollinisateurs, dans le cadre d’une approche écosystémique (par exemple, protection de corridors reliant les habitats naturels).
UrbanBees : des abeilles en ville
Au travers de son Agenda 21, le Grand Lyon s’est engagé à limiter l’utilisation des pesticides en favorisant le désherbage raisonné. Il a été choisi comme site pilote pour le programme européen Life+ Biodiversité « UrbanBees ». Ce projet a pour but de maintenir et d’augmenter la diversité et l’abondance des pollinisateurs sauvages en milieux urbains et périurbains, tout en sensibilisant le public avec une démarche participative. En 2011, des écovolontaires de Lyon et ses alentours participeront à l’aménagement des parcs et jardins urbains avec des hôtels à insectes, pierrailles fleuries, sablières… pour accueillir les insectes en 2012. L’observation et le suivi sur 5 ans de 24 sites du Grand Lyon permettront de généraliser une méthode avec un plan de gestion à destination des villes européennes.
Abeilles domestiques sentinelles
En 2005, l’Union Internationale de l’Apiculture Française (UNAF) a lancé un programme national « L’abeille, sentinelle de l’environnement » pour informer le grand public du déclin inquiétant des abeilles domestiques et tenter de sauvegarder l’abeille ainsi que l’apiculture. Une réflexion globale est menée afin de faire évoluer certaines pratiques agricoles vers une gestion respectueuse de l’environnement et favorable aux abeilles. Des partenariats avec des entreprises et collectivités sont réalisés par l’installation, le suivi et l’animation d’un rucher sur le terrain du partenaire comme par exemple la ville d’Angoulême.
Les partenaires s’engagent à respecter la Chartre « Abeille, Sentinelle de l’environnement® » :
- Ne pas utiliser de produits toxiques et de pesticides dans nos espaces verts pour la sauvegarde des abeilles et des pollinisateurs sauvages ;
- Veiller au développement de cultures sans OGM ;
- Favoriser la plantation de plantes mellifères en semant des plantes vivaces mellifères ou pluri-annuelles et nectarifères ;
- Encourager la connaissance de l’abeille et de l’apiculture ;
- Développer l’information des agriculteurs sur le rôle pollinisateur de l’abeille et favoriser une agriculture respectueuse de l’environnement ;
- Promouvoir le rôle de l’abeille, comme sentinelle de l’environnement, actrice de la biodiversité ;
- Aider à l’installation de nouvelles colonies et de nouveaux apiculteurs.
Dans ce cadre, des animations pédagogiques et ludiques ont lieu dans plusieurs villes pendant les journées « APIDays » (cette année, les 17 et 18 juin 2011).
Jachères apicoles et démarches pollinisateurs
Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles invite les jardiniers à mettre à disposition des butineurs, et de la biodiversité animale en général, des sources de pollen et de nectar. Il s’agit donc de reproduire à l’échelle du jardin ce que font les agriculteurs sur les jachères apicoles.
Cette initiative est intéressante et sur le site internet vous trouverez des listes d’espèces végétales à planter dans le jardin. Cependant, les espèces végétales proposées ne sont pas forcément adaptées à la région où vous vous trouvez car certaines espèces sont méditerranéennes et d’autres plus montagnardes. De plus, d’autres espèces sont considérées par le muséum national d’histoire naturelle comme des invasives avérées, par exemple, Oenothera biennis. Les compositions de graines proposées comportent de nombreuses espèces d’origine exotique comme : Cosmos sp. (Amérique centrale), Zinnia sp (Mexique)… Nous pouvons également regretter pour les autres espèces que l’origine des graines ne soit pas issue de populations locales induisant une pollution génétique.
Pollinisateurs et bords de route
En 2010, le Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer s’est engagé dans une démarche visant à réduire l’empreinte environnementale des infrastructures routières. Une action « pollinisateurs et bords de route » a été lancée afin de faire évoluer les pratiques d’entretien en faveur de la biodiversité (fauchage raisonné, diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires). Le ministère souligne à travers cette action que les bords de route sont des milieux peu impactés par l’activité humaine, pouvant jouer le rôle de corridors écologiques. Il faudrait tout de même se rappeler que les bords de routes sont souvent situés en position intermédiaire entre une route chargée de ses polluants et un milieu agricole parfois géré intensivement… La notion écologique complexe de corridor ne se limite pas à un simple linéaire de bord de route… De plus, une étude réalisée en 1990 par Chambon et al. (1991) avait clairement démontré la mortalité des insectes par collision avec les automobiles le long des routes du secteur de Fontainebleau, estimée à 66,4 milliards d’insectes. A l’échelle de la France, la mortalité par collision automobile était estimée à 60 billions d’insectes. Aujourd’hui avec l’augmentation du trafic routier et l’augmentation du linéaire de route, cette estimation devrait être bien plus élevée.
Des réseaux de sciences participatives pour les pollinisateurs
Le Muséum National d’Histoire Naturelles et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) ont lancé une enquête nationale SPIPOLL (Suivi photographique des insectes pollinisateurs) afin d’obtenir des données quantitatives sur les insectes floricoles à partir de photographies d’insectes sur des fleurs.
L’OPIE propose également des protocoles participatifs plus spécifiques sur les pollinisateurs sauvages : Anthidies, Abeille du Lierre ou abeilles sauvages en ville.
L'Observatoire des Abeilles réalise des enquêtes sur l'Andrène vague et l'Abeille du Lierre.